Biographies

Issu d’une famille de magistrats, Henri Breuil est ordonné prêtre en décembre 1900. Il obtient alors un congé de cinq années pour parfaire sa formation scientifique, ce qui le conduit à un poste de professeur à l’université de Fribourg (Suisse) en 1905. En 1910, il rentre en France pour occuper le poste de professeur d’ethnographie préhistorique à l’Institut de paléontologie humaine, à la création duquel il a participé. S’affirmant comme un préhistorien de premier plan, il intègre en 1929 le Collège de France où la première chaire de préhistoire est créée à son intention.

Son intérêt pour la Préhistoire remonte à 1897. Il se lie rapidement avec de nombreuses personnes comme Édouard Piette, Louis Capitan, Denis Peyrony, Émile Cartailhac… à partir de 1900, il prend part à plusieurs débats décisifs qui posent les bases de la Préhistoire moderne. Il participe activement à la reconnaissance de l’art pariétal et fait de son étude son principal thème de recherche. L’abbé Breuil a réalisé plusieurs milliers de relevés et publié plusieurs monographies abondamment illustrées. Il a par ailleurs proposé, entre 1904 et 1913, de nouveaux cadres chronologiques pour le Paléolithique supérieur avant de s’attaquer, dans les années 1920, à la refonte de la chronologie du Paléolithique inférieur et moyen.

Élève de Claude Bernard, Louis Capitan soutient sa thèse de doctorat en 1883. Parallèlement à sa formation de médecin, il s’intéresse à la Préhistoire, suivant les cours de Gabriel de Mortillet dont il reprendra l’enseignement après la mort de celui-ci.

Aux côtés de jeunes préhistoriens comme l’abbé Henri Breuil et Denis Peyrony, il participe à la majorité des débats qui ont réformé la connaissance préhistorique au début du XX^e siècle. Il défend l’authenticité de l’art pariétal paléolithique avec ses découvertes des Combarelles et de Font-de-Gaume en 1901, prend position en faveur de l’Aurignacien en 1904 et contribue à démontrer l’existence de sépultures moustériennes avec ses fouilles à La Ferrassie à partir de 1909. Louis Capitan consacre d’importants travaux à la Préhistoire et à l’ethnographie de l’Amérique. À partir de 1908, il occupe au Collège de France la chaire d’américanisme.

Parallèlement à ses recherches, Louis Capitan déploie une intense activité afin de protéger, faire classer et acquérir les principaux gisements de la vallée de la Vézère. Il a aussi joué, aux côtés de Denis Peyrony, un grand rôle dans la création du musée des Eyzies et son installation dans des locaux acquis par l’État.

Issu d’une famille d’agriculteurs, Denis Peyrony est nommé instituteur aux Eyzies-de-Tayac en 1891. En 1894, il fait la connaissance de Louis Capitan qui l’associe à ses recherches et se lie d’amitié trois ans plus tard avec Henri Breuil. C’est le début de nombreuses et fructueuses recherches inaugurées en 1901 par la découverte des Combarelles et de Font-de-Gaume. D’autres grottes ornées sont bientôt reconnues : Bernifal en 1902, Teyjat en 1903…

Denis Peyrony explore aussi de nombreux sites de la région des Eyzies. À partir de 1899, il fouille en collaboration avec Louis Capitan le grand abri de La Ferrassie qui livre entre 1909 et 1921 six sépultures de Néandertaliens. Il a également pratiqué des fouilles à Laugerie-Haute et Laugerie-Basse, la Micoque, la Madeleine, le Moustier…  Il cherche à préciser le cadre chronologique de l’évolution des industries et propose en 1932 l’hypothèse d’une évolution parallèle de l’Aurignacien et du Périgordien.

Son abondante collection constitua le fonds de départ du musée des Eyzies, dont il fut le premier conservateur. Officiellement inauguré en 1923, le musée est installé, à partir de 1918, dans trois salles du château des Eyzies acquis par l’État en 1913. C’est dans la continuité de ces premiers bâtiments, blottis contre la falaise, qu’a été implanté en 2002 l’actuel musée national de Préhistoire, héritier de ce premier musée de Préhistoire régionale.

Né à Bordeaux, François Prat devient instituteur avant d’être affecté en 1950 à la faculté des Sciences de Bordeaux. À partir de 1956, il est l’assistant de François Bordes, tout récemment nommé au poste de maître de conférences et qui sera professeur six ans plus tard. François Prat devient professeur des universités en 1983 et prend la direction de l’Institut du Quaternaire.

Son domaine de recherche est la paléontologie des mammifères quaternaires qui le conduit notamment à consacrer son doctorat d’État, soutenu en 1968, aux Équidés. Il s’est également investi dans l’étude d’autres familles (cervidés, ursidés et bovidés) ainsi que dans l’étude des associations animales afin de cerner leur signification environnementale.

Il intervient à Font-de-Gaume à deux reprises : entre 1958 et 1964, où il conduit une fouille qui livre des pointes de Châtelperron dans la « couche à ours », et en 1967-1968, où il réalise une fouille de sauvetage.

Professeur au Muséum national d’histoire naturelle, Denis Vialou étudie les activités et pratiques symboliques des chasseurs-cueilleurs du Pléistocène supérieur. Ses terrains se situent en France (Lascaux, Font-de-Gaume) et en Espagne, mais également au Brésil (région du Mato Grosso). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de synthèse sur la Préhistoire et l’art pariétal.

Conservateur du patrimoine, fondateur du département d’art pariétal au Centre national de la Préhistoire (Direction générale des patrimoines), Norbert Aujoulat fut avant tout un des spécialistes incontestés de Lascaux. Il participa notamment à l’étude de très nombreux sites ornés en France (vallées de la Vézère et de la Beune, grotte Chauvet…) et à l’étranger (Espagne, Portugal, Namibie, Afrique du Sud).Le Centre des monuments nationaux lui avait confié l’étude de la grotte de Font-de-Gaume. Cette dernière lui est redevable de la politique conservatoire récemment mise en œuvre avec succès. Norbert Aujoulat alliait le savoir du spéléologue, du karstologue et du pariétaliste.